Le sexe, c’est un concours ou quoi?

Alors je sais bien, que nous on est dans une situation particulière qui nous donne possiblement un rapport au sexe particulier. OK, on a passé un an à ne penser qu’à se reproduire quand on avait un « rapport intime » comme on disait dans les années soixante (enfin je pense, je vois pas quand d’autre on aurait pu employer une expression pareille).
J’entends et je lis plein de filles dire « Ah bah quand on a voulu un bébé, on faisait l’amour tout le temps, c’est monsieur qui était content! » Tant mieux pour vous, toutes mes félicitations. Non, sérieusement, je le pense, tous les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas que cynisme et raillerie. Mais peut-être que pour ces dames, la plaisanterie n’a pas duré plus d’un an! Parce qu’au bout d’un an, on avait une vie sexuelle archi pourrie, et archi culpabilisante et forcée par ici. Bah ouais, forcée tous les trois jours ou tous les deux jours, pour avoir une bonne qualités de sperme, forcée parce que c’était le moment de l’ovulation, forcée parce que sinon ça doit être suspect, tu dois pas vraiment vouloir d’enfants.
Ca nous a libéré de savoir qu’on pourrait pas avoir d’enfants par cette voie là en fin de compte, on est redevenus bien plus spontanés. On était arrivés à un point où on donnait tout ce qu’on avait pendant la période d’ovulation, et après on faisait rien du tout pendant trois semaines.
Et c’est là que je vous entends pousser des « oh » et des « ah ». Oui, même maintenant, ça nous arrive de pas faire la chose pendant des quinze jours entiers, parce qu’on est fatigués, parce qu’on a d’autres soucis, parce que monsieur doit faire un spermogramme, ou juste parce qu’on n’en a pas envie. Mais bordel! On fait ce qu’on veut nan?
Parce que quand on lit ce qu’écrive les gens, on a vraiment l’impression que si on n’aime pas avoir des rapports sexuels tous les deux jours du début à la fin du mois, si des fois on préfère jouer à la console ou glander sur internet, c’est qu’on est des gens bizarres, et que franchement, peut-être qu’on n’est pas un vrai couple, peut-être qu’on ne s’aime pas come il faut, tousa, toussa…
Bah c’est pas vrai. Moi j’aime mon mari, vraiment, je le trouve vraiment sylmpathoche ce mec, j’ai envie d’être vieille à ces côtés, et d’avoir des enfants avec lui. Vous avez bien dû comprendre que je pourrais probablement facilement règler ce problème en allant faire des enfants avec quelqu’un d’autre. Sauf qu’avec un autre j’en veux pas, ça ne m’intéresse pas du tout. Je suis contente de dormir avec monsieur Faithful, je suis contente de partir en vacances avec lui, je suis contente de partager sa vie alors que franchement, c’est pas toujours un cadeau. Donc je crois qu’on peut dire en toute honnêteté qu’on s’aime.
alors des fois, on a des périodes où on se kiffe sexuellement de la mort, on va faire de la sexualité tous les soirs, et puis à un moment ça s’arrête. Et ça reprend quelques jours plus tard, ou pas. On peut rester plusieurs semaines sans faire touktouk. Là entre Noël où on n’avait pas le temps, la rentrée où j’étais crevée avec le traitement en plus, et l’après-transfert à partir de quand plus personne ne pouvait entrer dans ma caverne sacré sans y avoir été habilité par les autorités compétente c’est-à-dire moi-même, on a dû faire du love trois fois. Et on s’en fout, on s’aime quand même.

Alors si j’écris cette article, c’est pas seulement pour le plaisir de raconter ma vie sexuelle à toute la blogosphère qui fait semblant d’en avoir rien à foutre mais qui en vrai est comme moi et kiffe les ragots. C’est pas non plus juste parce que j’en ai marre que la plupart des gens tombent sur mon blog en googlant « enfant moche » (TRUE STORY) et que je veux le remplacer par « envie de sexe », c’est juste parce qu’être une femme libre pour moi, c’est pas aller crier par tout que mon mari et moi adorons le sexe, AHAHA, regardez comme nous faisons l’amour souvent et avec plaisir. Franchement, au nom de tous les couples libérés pour de vrai, j’aimerais bien revendiquer le droit de faire l’amour quand on veut, même si cela implique de le faire moins souvent que les recommandations de l’OMS!