Puisque l’Aubergine a déjà fait un vendredi intello sur les contes de fées, il y a pas de raison que je ne poursuive pas non plus dans la voie qu’elle a tracée en examinant les techniques de dépassement de l’infertilité dans les contes de fées.

Technique numéro 1: le grain d’orge

Voici le début du conte d’Andersen paru en 1876 en France qui s’appelle « Poucette »:

Une femme désirait beaucoup avoir un petit enfant ; mais, ne sachant comment y parvenir, elle alla trouver une vieille sorcière et lui dit : « Je voudrais avoir un petit enfant ; dis-moi ce qu’il faut faire pour cela.

— Ce n’est pas bien difficile, répondit la sorcière ; voici un grain d’orge qui n’est pas de la nature de celle qui croît dans les champs du paysan ou que mangent les poules. Mets-le dans un pot de fleurs, et tu verras.

— Merci, » dit la femme, en donnant douze sous à la sorcière. Puis elle rentra chez elle et planta le grain d’orge.

Bientôt elle vit sortir de la terre une grande belle fleur ressemblant à une tulipe, mais encore en bouton.

« Quelle jolie fleur ! » dit la femme en déposant un baiser sur ces feuilles rouges et jaunes ; et au même instant la fleur s’ouvrit avec un grand bruit. On voyait maintenant que c’était une vraie tulipe ; mais dans l’intérieur, sur le fond vert, était assise une toute petite fille, fine et charmante, haute d’un pouce tout au plus. Aussi on l’appela la petite Poucette.

Faut-il voir dans le grain d’orge une métaphore de l’embryon congelé? Je ne sais guère (et je m’en tape le cul parterre, hahaha, ça rime,pas vrai que je suis un putain de poète?)

Bon, vous me direz, la mère de Poucette est pas vraiment infertile, elle est surtout un peu con. Franchement, je serais même pour qu’on se cotise pour lui offrir le guide du zizi sexuel (ou un abonnement à canal + avec recommandation spéciale pour le programme du premier samedi du mois), ça la dégourdirait un peu. Parce qu’en plus, ça a l’air d’être une grosse victime, prête à se faire niquer arnaquer par la première sorcière venue avec un enfant pas aux normes, puisque je vous rappelle que Poucette n’est pas plus haute qu’un pouce, mais que la mère ça la choque pas plus que ça, mais passons.

Technique n°2: la grossesse miraculeuse

Voici le début de La Belle au bois dormant de Charles Perrault, publié en 1695 (enfin je crois):

Il était une fois un Roi et une Reine qui étaient si fâchés de n’avoir point d’enfants, si fâchés qu’on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, vœux, pèlerinages, menues dévotions ; tout fut mis en œuvre, et rien n’y faisait.

Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d’une fille : on fit un beau Baptême ; on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu’on pût trouver dans le Pays (il s’en trouva sept), afin que chacune d’elles lui faisant un don, comme c’était la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables.

tu m’étonnes qu’ils font la gueule les parents, à pas y arriver. Alors j’en avais déjà parlé, mais sérieux, je me sens quand même super proche de ce conte. Parce que cette histoire de pélerinage, autant avant je trouvais ça un peu abusé les gens crédules comme ça, autant maintenant que je suis devenue putain de superstitieuse, je me dis que si Lourdes était pas si loin, y a longtemps que je serais allée y faire un tour. D’ailleurs je comprends pas trop bien le début du conte, quand Perrault dit que les pèlerinages ne servent à rien, mais que la reine tombe quand même enceinte: ils ont quand même bien dû servir à quelque chose, bordel à queue, du coup je vais garder ma bague en trèfle, mon bracelet en trèfle, et je vous ferai même voir que je me suis rendu compte que sur mon cahier de travail aussi il y a plein de trèfles, ce qui est forcément le signe que je vais tomber enceinte très bientôt, ou pas, mais tant pis, c’est le destin mes amis (vous avez vu comment je suis devenue fataliste? C’est pas classe?)

Ceci est ma participation miteuse aux vendredis intellos de Madame Déjantée.